La guerre en Ukraine fait bondir les taux des prêts personnels
Article mis à jour le 11/03/2020
Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et l'adoption des sanctions occidentales à l'égard de la Russie, les annonces concernant des hausses de prix sur diverses denrées alimentaires et matières premières ne cessent de tomber, alimentant davantage encore l'inflation et les tensions sur le pouvoir d'achat.
Ces produits ne sont pas les seuls à coûter plus cher aux consommateurs dans la période actuelle. En effet, depuis le démarrage du conflit, les banques ont nettement augmenté les taux des prêts personnels proposés aux consommateurs, reflétant ainsi l'incertitude du contexte actuel.
Les taux sont repassés au dessus de leur niveau 2021
Avant le déclenchement du conflit, il était déjà prévu un resserrement de la politique monétaire de la BCE et on pouvait logiquement s'attendre à une hausse continue des taux des crédits à la consommation au cours de l'année. Ce n'est donc pas tant la hausse des 3 dernières semaines (semaine 8 du 21/02 au 27/02, semaine 9 du 28/02 au 06/03 et semaine 10 du 7/03 au 13/03) qui est surprenante mais son ampleur: le taux moyen à la fin de la semaine 10 est de 3,81%, soit 11 points de base au dessus de son niveau 2021 (3,70%) alors que l'on était jusqu'à présent systématiquement sur des niveaux bien inférieurs aux références annuelles.
Cette hausse s'explique par les fortes incertitudes créés par l'irruption du conflit dans l'actualité et par les sanctions prises par l'UE. Dans ce contexte, au cours des 3 dernières semaines, plus de la moitié des établissements suivis par notre panel ont revu leurs grilles tarifaires à la hausse.
Les besoins de trésorerie et projets personnels divers sont les plus affectés par la hausse des taux
Toutes les catégories de prêts personnels (crédits auto neuves ou occasion, prêts travaux et prêts personnels divers) ont connu une hausse significative de leur taux moyen.
Ceci étant, les prêts travaux sont encore à un niveau très légèrement inférieur à l'année passée alors que les crédits auto et prêts personnels divers (besoins de trésorerie et projets personnels) sont à présent au dessus de leur niveau 2021.
La catégorie la plus affectée par ces hausses de taux est celle des besoins de trésorerie et des prêts personnels divers qui représentent en règle générale 1/3 de la demande de prêts personnels.
Par rapport à la semaine qui a précédé le début du conflit (semaine 7, du 14/02 au 20/02), le taux moyen a bondi de 29 points et se situe maintenant 20 points de base au dessus de son niveau 2021. Cette hausse est encore plus nette pour les courtes durées de remboursement (12, 24 ou 36 mois) et les montants élevés (notamment au delà de 10.000€).
Ainsi les consommateurs devront débourser en moyenne 22€ de plus pour un crédit de 7.000€ sur 36 mois (coût du crédit de 437€ en moyenne actuellement par rapport à 415€ avant le début du conflit) et 72€ de plus pour un crédit de 15.000€ sur 36 mois (coût du crédit à 900€ contre 828€ avant le début du conflit).
Cette hausse est-elle durable ?
En avril 2020 pendant du 1er confinement, les taux des prêts personnels étaient également passés au-dessus de leur référence annuelle pendant quelques semaines. A cette occasion, la hausse avait été très progressive.
Contrairement à la séquence du confinement, la hausse récente est beaucoup plus brutale. Dans le contexte actuel d’incertitudes (nourri par l’inflation, le resserrement de la politique monétaire de la BCE et les hausses de taux directeurs prévues pour le T3-2022, les tensions géopolitiques et leurs répercussions sur l’activité économique), il est probable que les taux des prêts personnels se maintiennent à un niveau supérieur à la référence 2021 au cours des prochaines semaines.
Affaire à suivre...